Ganesha de Xavier Mauméjean
Londres, fin du XIXè siècle. Joseph Merrick, plus connu sous le nom d'Elephant-man, écrit ses mémoires alors qu'il vit ses derniers mois à l'hôpital de Whitechapel d'où il peut sentir et vivre la rumeur de la ville. Là les petites gens comme les puissants font appel à son savoir et son esprit de déduction (certains disent ses facultés psychiques)
Car Joseph Merrick n'est pas un homme, son père est Shiva et sa mère est Pârvatî. Joseph est Ganesh, le dieu hindou à tête d'éléphant, dieu de la sagesse, de l’intelligence, de l’éducation et de la prudence, le patron des écoles et des travailleurs du savoir.
Joseph Merrick est aussi un ancien forain, un monstre dont la mystification était le métier.
Une lecture un peu plus exigeante que pour l'excellent "Car je suis Légion", Xavier Mauméjean nous transporte donc dans ce Londres du XIXé, à la croisée entre les traditions et le modernisme, où la science n'a pas tout à fait mis fin à la magie.
Ganesha nous fait vivre quatre enquêtes menées avec Mûshika la souris et Ankusha, les acolytes de Merrick tout en nous dévoilant un peu son enfance et sa vie de forain.
L'auteur évite l'écueil de nous ressortir tout ce qu'il a retenu du Londres victorien et de ses personnages, réels ou pas. À peine se permet-il un clin d’œil holmesien bien vue sans en ajouter des tonnes. Car c'est là une des forces du récit (comme pour Car je suis Légion d'ailleurs) : en quelques mots nous plonger dans Londres, un Londres bien vivant, sans pour autant nous saouler de références.
Un roman chaudement recommandé donc.
